Déogratias
de Jean-Philippe Stassen Aire Libre, 2000, 80 p. Ses vêtements en lambeaux, l'air ailleurs, Déogratias erre dans les rues de Butare, au Rwanda. Après les évènements de triste mémoire. Fou, il n'est plus qu'un chien terrorisé par la nuit et est tenaillé par un insatiable besoin de boire l'urwagwa, la bière de banane. Boire pour oublier... Mais pour son malheur il se rappelle... il se souvient de son amour pour Bénigne et surtout pour Appolinaire la métisse. Il se souvient aussi de leur mère, la digne prostituée Vedette. Et aussi des blancs, prêtres ou militaires, aimant cette terre mais lui faisant mal. Il se souvient inévitablement du massacre... |
Stassen Jean-Philippe.
Déogratias.
Aire Libre, 2000, 80 p.
Titre : | Déogratias |
Auteurs : | Jean-Philippe Stassen, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Aire Libre, 2000 |
ISBN/ISSN : | 2-8001-2972-7 |
Format : | 80 p. |
Descripteurs : | |
Résumé : |
Ses vêtements en lambeaux, l'air ailleurs, Déogratias erre dans les rues de Butare, au Rwanda. Après les évènements de triste mémoire. Fou, il n'est plus qu'un chien terrorisé par la nuit et est tenaillé par un insatiable besoin de boire l'urwagwa, la bière de banane. Boire pour oublier... Mais pour son malheur il se rappelle... il se souvient de son amour pour Bénigne et surtout pour Appolinaire la métisse. Il se souvient aussi de leur mère, la digne prostituée Vedette. Et aussi des blancs, prêtres ou militaires, aimant cette terre mais lui faisant mal. Il se souvient inévitablement du massacre... |
Note de contenu : |
Peut-on raconter l'horreur, l'indicible, ces massacres qui sont un affront à notre condition même d'être humain ? Peut-on expliquer comment on devient aussi brutal, à en tuer son voisin, son ami, dans ces moments de folie collective qui enflamment l'histoire ? C'est cette gageure que Stassen relève à merveille dans ce livre. Il choisit de s'intéresser en particulier à un homme, Déogratias, afin de suivre son itinéraire, son évolution et finalement son implication dans les Evènements. En se focalisant sur une personne, il évite tout manichéisme, nous demandant non pas de l'aimer mais de le comprendre avant de le juger. Et d'appréhender son environnement, le rôle des blancs, de la radio, de l'effet de groupe. Ni les militaires français, ni globalement la colonialisation ne sont épargnés, sans doute avec raison. Stassen a pris le temps de l'analyse, allant sur le terrain en 1997 et mûrissant son propos. Son dessin est en adéquation parfaite avec le récit. Son style faussement naïf est déjà intrinsèquement africain. Même le traitement des couleurs colle aux ciels plombés de ces latitudes : jeux d'à-plats d'un nombre limité de couleurs mais selon des contours très précis, presque de mosaïques. Seule déception relative : certaines pages sont trop noir sur noir. Mais je présume que c'est un bête problème d'impression. Stassen n'en est pas à sa première réussite et son Bar du vieux français, dessiné sur un scénario de Lapière était déjà somptueux. Une BD d'exception donc, à lire, relire, et faire connaître autour de soi. |
Nature du document : | fiction |
Thème de fiction : | guerre/racisme |
Genre : | bande dessinée |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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030235 | BD STA | bande dessinée | CDI | fiction | Disponible |
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